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Formation professionnelle continue

19 octobre 2011

Interview lundi 17 octobre

- S.D : Travaillez-vous essentiellement avec des entreprises ?

-F .L : 80 % de nos clients sont des entreprises qui envoient leurs collaborateurs se former ainsi que 20% de gens qui viennent de façon individuelle pour se forme ou de pôle emploi ou des cabinets d’outplacement.

F.L (précision sur la notion d’out placement) : Ce sont des gens qui vont être licenciés  ou dont l’entreprise va fermer, ces cabinets vont aider les gens à se reconvertir ou se réinsérer sur le marché du travail à travers un projet de formation

-G.S : Avez-vous mis en place une procédure d’évaluation des individus formés ?

-F.L : En permanence, tout d’abord il y a trois types de formation :

-Les formations interentreprises de courte durée, c’est-à-dire qu’un stagiaire va venir chez nous pendant trois jours et retourne ensuite dans son entreprise. Les stagiaires peuvent provenir d’entreprises différentes.

Au sein de l’interentreprises nous avons aussi des cycles longs, les gens ne viennent pas pour trois jours, mais en formation pendant plusieurs mois quelques jours par mois ( 3-4 jours par mois pendant 5-6 mois voire 1 an)

- Les formations intra-entreprises, on va former un groupe d’individu de la même entreprise.

Concernant le suivi des stagiaires, des formations courtes, on fait à la fois une évaluation à chaud, on leur donne une fiche d’évaluation tout de suite après la formation, afin de savoir comment s’est déroulée la formation d’un point de vue pédagogique, applicatif. Ensuite on leur donne une fiche d’évaluation trois mois après la formation de façon à mesurer la façon dont ils ont utilisé la formation d’après un point de vue professionnel.

Pour les cycles longs, nous évaluons à chaud à l’issu de chaque module, c'est-à-dire tous les deux ou trois jours. Nous allons également les suivre à travers chaque session, par exemple un individu qui vient 4-5 jours par mois pendant un an, nous allons vérifier tous les mois comment il applique la formation dans l’entreprise, s’il rencontre des difficultés, et si la formation lui est utile. Un suivi de la formation sera également appliqué à la fin de la période pour savoir si cela sert à l’individu, s’il a pu appliquer ses nouvelles connaissances sur terrain,  s’il a évolué dans sa carrière, et pour les personnes qui étaient sans emploi, si cela leur a permis de trouver du travail.

-S.D : Quels outils utilisez-vous pour l’évaluation ?

-F.L : Pour l’évaluation à chaud, il s’agit d’un questionnaire où les personnes répondent en cochant, de même pour l’évaluation à froid, donc trois mois plus tard, il s’agit également d’un questionnaire mais différent de celui à chaud.

-G.S : Comment pouvez-vous vous assurer de l’honnêteté des réponses des participants ?

-F.L : On ne peut pas obliger les individus à répondre. Ces évaluations sont surtout pour nos systèmes qualités à nous mais aussi pour le client. Si un stagiaire ne souhaite pas remplir la feuille d’évaluation, il a le droit, légalement on ne peut pas les obliger à répondre. Une fois que l’on a la feuille d’évaluation, on fait une moyenne de chaque réponse par rapport à nos systèmes qualité, si nous nous situons en dessous de la moyenne que l’on s’est fixé, c’est qu’il y a un problème de démarche qualité, à ce moment-là nous déclenchons une démarche de résolution de problème qualité par rapport à la formation. Toutes ces fiches d’évaluations sont centralisées au niveau de la direction qualité.

-F.L (précisions sur la question en fin d’interview) : L’entreprise ne voit pas les évaluations, elles ne sont envoyées mais on ne les transmet pas au responsable du salarié. Il n’y à pas de risque pour le salarié de se mettre en danger par rapport à une non acquisition de compétences durant la formation, ou une incapacité à transposer la formation en milieu professionnel. Cela permet une plus grande ouverture du stagiaire et qu’il ne cache rien quant aux problèmes rencontrés pendant la formation.

-G.S : Quel est le rôle de l’état dans le financement des formations ?

-F.L : Il y a plusieurs éléments pour le financement. Le premier est qu’il peut y avoir un financement par le pôle emploi, ANPE etc. qui donne un budget, qui pourra prendre en charge une partie ou la totalité de la formation. C’est rarement en totalité, donc cela signifie que les candidats derrière doivent trouver un autre mode de financement. Soit il s’agit d’un autofinancement soit c’est par d’autres biais. Cela concerne les personnes qui sont demandeur d’emploi.

Pour les personnes en entreprise, soit c’est le plan de formation de l’entreprise qui finance directement la formation. Soit l’entreprise passe par des OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agrée), qui sont des organismes d’état auxquels les entreprises versent chaque année une certaine somme d’argent qui correspond à un pourcentage de leur masse salariale. Ces organismes collectent les cotisations de toutes les entreprises et ensuite chaque entreprise peut demander le financement de la formation pour un de ses salariés.

-G.S : Y a-t-il des éléments à améliorer dans le dispositif de la réglementation actuelle ?

La difficulté rencontrée concerne principalement les stagiaires demandeurs d’emplois, il y a un vrai fossé, car ils ont peu de prise en charge pour des formations qui ne sont pas réalisées par le pôle emploi. Pour les jeunes 16-25 ans, des choses sont mises en place et ils peuvent trouver des financements. En revanche, les personnes diplômées et âgées qui se retrouvent sans emploi ont beaucoup plus de difficultés à se faire financer leur formation car le pôle emploi consacre peu de budget pour les formations à l’université ou dans un organisme privé comme le nôtre par exemple, et va leur proposer une de leur formation. Le problème c’est que ces formations ne répondent pas forcément à un projet professionnel, il n’y a pas assez d’individualisation de la demande par rapport au financement, on ne prend pas suffisamment en compte le projet de chacun.

-G.S : Quels sont selon vous les enjeux et les perspectives de la formation continue ?

-F.L : La formation continue aujourd’hui à de belles perspectives devant elle, surtout pour tout ce qui est reconnaissance, c'est-à-dire que les stagiaires veulent très souvent une reconnaissance de leur formation. La formation doit être reconnue et validée afin qu’on puisse la mettre sur un CV, pour être utile par rapport dans un projet professionnel ou aider dans une carrière.

Donc les stagiaires aujourd’hui recherchent surtout une formation reconnue soit par un diplôme ou une certification. On voit bien que la formation continue à beaucoup évoluée ces dernières années dans ce sens, s’il n’y a pas de reconnaissance les stagiaires ne sont pas intéressés. La formation peut être inscrite dans le cadre d’une VAE.

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